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| Idess Noire de Chiroulet |
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| Lorsque le moment tant redouté arrive |
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| Il y a quelque temps, il a fallu que je la prenne,
cette décision qui fait si mal ! |
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| Une complicité énorme s’était
installée au fils de ces 16 ans et demi de vie commune entre
Idess et moi. Une compréhension sans mots, juste des regards,
car depuis 5 ou 6 ans elle était sourde. Mais même lorsqu'elle
ne m'entendait plus elle n'avait pas besoin de laisse. Depuis son
plus jeune âge, c'est toujours Elle qui me surveillait, à
chaque instant, dans toutes les situations, peu importe le lieu. Nous
avons fait certainement plus de 100 000 km ensemble en voiture,
elle m'accompagnait au travail à La Mongie, en vacances et
dans toutes les expos, qu'elle soit engagée ou non. La voiture,
la place à coté du conducteur était sa deuxième
maison. Dans sa jeunesse nous avions un chauffeur et, en équilibre
sur mes genoux, Idess ne manquait rien des paysages que nous traversions,
et elle "prenait" les virages en se penchant comme un petit
motard ! |
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| C'est dans la voiture que nous en avons parlé
de cette décision, Idess et moi… Nous nous sommes promenés
en roulant tout doucement le long de l’océan. Lorsque
je me suis arrêtée pour faire courir un peu ses petites
filles, elle m’a regardée et ses yeux me disaient :
Laisse-moi dormir. Je suis trop trop fatiguée pour marcher,
tu le sais bien ! Je lui ai tendu les bras pour la porter, mais
elle a tourné la tête en me demandant de ne pas insister. |
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| Alors nous avons marché un peu, les jeunes
et moi dans le sable chaud, accompagnés par le ronronnement
des vagues, et je me posais pour la centième fois la même
question : est-ce que c'est le bon moment ou pas encore ? |
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| Depuis trois semaines, Idess toussait et ne mangeait
que très peu. Pendant les dernières 48 heures, elle
avait avalé peut-être 50 g de génoise…
Ni viande, ni jambon ou quoi que ce soit d'autre ne voulait passer.
Ce matin elle ne voulait pas se lever, il a fallu que je la tienne
pour qu'elle ne tombe pas, et depuis elle ne s'était plus levée.
Je pensais que la proximité de la plage la motiverait un peu,
mais en revenant à la voiture, elle ouvrait à peine
les yeux. Alors, nous sommes passés chez le vétérinaire.
Sur le parking j’ai pris Idess dans mes bras… Elle était
si maigre sous sa belle fourrure. Puis je l'ai recouchée dans
son panier. Sa petite tête glissait dans ma main. Et c'est le
vétérinaire qui est venu à la voiture et lui
a fait une piqure intramusculaire pour endormir tout doucement son
cerveau… C'est sa petite tête dans ma main qu'elle est
partie, elle n'a pas remarqué que le vétérinaire
était venu, et elle n'a pas remarqué non plus qu'après
nous avoir laissées seules un quart d’heure, il était
revenu… |
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| A+ ma petite Mimine, je sais que tu m'attends quelque
part… alors à +... |
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Ta maîtresse, Karin DUPUY
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